Courrier transmis par Bernard qui se bat pour les Chartreux depuis des mois, des années. Le dernier courrier transmis à l'attention de Madame la Ministre de la Culture, Rachida Dati a reçu une réponse. Nous vous laissons en prendre connaissance.
Aline, Bonjour,
Voici la réponse à notre courrier du 7 mai, Madame Dati nous a entendu, c'est bien et j'espère utile.
Alerter ou se taire, face à l'administration, signaler des dysfonctionnements relève souvent d'outrage à la force publique.
En ces temps de vie politique agitée et ouverte au "progrès", que dire que faire ?
- Constater que chaque administration se protège d'abord, et qu'ensuite elle lance une petite enquête qui se perd entre les responsabilités des services et des interventions des uns et des autres.
- Cette enquête est malheureusement menée par son propre personnel, qui sait, qui voit, qui découvre une vérité bizarre ... mais peut-on dénoncer les siens ?
- Lancer une alerte, a quelque chose de vertigineux, car dans le cas des Chartreux, même si nous avons des doutes sur le bien fondé d'une décision d'octroi de permis de démolir et de construire, rien ne nous autorise à évoquer une quelconque .... même si, "c'est un peu fort de café" que pour ce dossier toutes les planètes se soient alignées, si bien, si vite, et tellement en contradiction avec tous les discours des autorités sur la ville qui passe au vert, sur la protection du patrimoine, sur les îlots de fraîcheurs ...
Peut-on lancer une alerte quand on vous oppose "tout est légal" ?
Ce dossier Chartreux relève -t-il de la Protection des Lanceurs d'Alerte ?
A notre avis, OUI,
- car détruire un îlot de fraîcheur en centre ville est une atteinte à l'environnement et crée une menace pour la santé d'un quartier
- car ne pas respecter les préconisations d'un accord international, tel que La Charte de Venise concernant la restauration et la conservation du patrimoine....
Tout cela, porte préjudice à l'intérêt général.
Reste -t-il un espoir de sauver l'Enclos des Chartreux et ses cellules ?
Oui, car le soin avec lequel et depuis deux mois, les services de la DRAC mesurent, fouillent, rendent visibles les anciens volumes des cellules-ermitages des moines Chartreux, est une nouvelle fois, la preuve que le bâtiment est en bon état et mérite d'être conservé.
En ces temps d'élection, front contre front, nous continuons à penser que dénoncer est moins efficace que de faire appel à la conscience des individus, des élus, des services publics et qu'en démocratie, à un moment les élus et les administrations doivent rendre des comptes sur les décisions qu'ils ont prises, et rectifier le tir, si nécessaire.
Le préfet ira -t-il jusqu'à demander à la Ville et au promoteur de revoir leur copie ? Cela dépend de lui et de la DRAC, et de nous tous, résidents du quartier et amoureux du vieil Aix, à nous d'écrire à toutes les autorités d'intervenir pour sauver la Chartreuse.
Bernard de Jerphanion
Du rêve à la désilusion